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Guadeloupe, Poe et Bourguiba

Guadeloupe, Poe et Bourguiba published on 5 commentaires sur Guadeloupe, Poe et Bourguiba

Salut la Cabane ! Encore une fois, je mets quasiment un an avant d’écrire un nouvel article… Mais c’est pour la bonne cause, j’ai beaucoup de bonnes nouvelles à vous communiquer.

Tout d’abord , grand changement de vie : nous sommes partis habiter en Guadeloupe avec ma famille. La nouvelle est tombée juste après la parution de « Je suis dyslexique« , et autant vous dire qu’entre l’organisation d’un déménagement transatlantique, les inscriptions scolaires, le nouveau boulot et tous les à côtés, on n’a pas eu le temps de s’ennuyer !

Depuis quelques semaines on est enfin stabilisés, la vie de famille reprend un semblant de rythme régulier, et c’est l’occasion pour moi de reprendre les projets d’illustration.

Bourguiba

Le prochain livre à paraître va concerner Habib Bourguiba, le père fondateur de la Tunisie moderne. Il s’agit d’une biographie illustrée, tous publics. Le projet est initié par Ahlem Mahmoud Driss, et devrait sortir en 2024. Je suis toujours avec le camarade Vielo en illustration, cette fois-ci nous essayons de travailler à 4 mains, en faisant des allers et retours sur les pages. C’est en cours, donc je ne m’étend pas sur le sujet, mais je vous en reparle bientôt !

trois âges différents

Comme d’habitude, je sors de ma zone de confort, cette fois-ci en travaillant sur des personnages réels. Pas évident mais ça commence à venir ! Au niveau du tracé proprement dit, j’essaye de capitaliser sur mes expériences précédentes pour développer un style cohérent au fur et à mesure des projets (tout en m’adaptant aux spécificités de chaque ouvrage). A ce niveau, entre l’architecture et l’illustration il y a beaucoup de points communs.

la famille au complet

Poe

On va être bien occupés car dès qu’on aura fini avec Habib, on partira retrouver Edgar ! Ce projet est en phase très amont, mais dans les grandes lignes l’idée est de mettre en images des nouvelles d’Edgar Allan Poe, pour le compte d’une maison d’édition qui s’appelle la Chouette de Minerve.

un essai sur « Le Scarabée d’Or »

Pas grand chose à ajouter si ce n’est que j’ai hâte de m’y mettre, et que le temps manque pour tout mener de front ! D’autant plus qu’en architecture (mon métier principal) je commence une mission assez passionnante également ! Bref la vie est bien remplie en ce moment, mais on va pas se plaindre.

Bonus

Petit bonus pour la route, un nouveau projet de tatouage pour mon ami David. Il m’a demandé un requin, donc je lui en ai dessiné un, puis sa femme lui a mis un véto, donc finalement c’est parti sur une raie !

(il y a quand même des requins sur la compo finale)

Il se l’est faite tatouer cet été au Portugal, initialement c’est moi qui devait m’y coller, mais à 8000 kms de distance c’est pas évident !

C’est tout pour aujourd’hui, je retourne à ma tablette ! A très vite pour des news sur la biographie de Bourguiba !

Je suis dyslexique

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Salut la Cabane, sortez tous une feuille et rangez vos cahiers, interro surprise !

Aujourd’hui je vous propose de retourner sur les bancs de l’école pour suivre les aventures de Samy, un petit garçon qui apprend qu’il est dyslexique.

J’aurai peut-être du fermer les fenêtres…

Comme je l’évoquait dans l’article sur la fin des Visiteurs, j’ai fait la rencontre d’un illustrateur talentueux, Olivier aka Vielo qui m’a proposé cette belle collab. Le projet est déjà illustré, colorisé, mis en page et corrigé, en ce moment tout est chez l’éditeur !

A l’origine de ce projet, il y a Ahlem Mahmoud Driss, l’auteure, qui à une collection intitulée « Accepter la différence » aux éditions Céli. Elle y explore différentes formes de différence afin d’y sensibiliser les enfants. Mais le plus simple est de la laisser parler directement :

La passe, la paaaasse !

Olivier m’a contacté en aout 2022 pour me parler du livre, et on s’y est mis à partir de la mi-septembre. D’abord, Ahlem nous a envoyé le texte brut, et on a fait un premier découpage. L’idée était d’équilibrer l’action afin d’obtenir un rythme de lecture fluide, et d’éviter qu’une page ne soit trop chargée. On a rencontré quelques mini difficultés, notamment dans le cœur du récit, à un moment où la maitresse de Samy et son orthophoniste expliquent la dyslexie à ses parents. Beaucoup de texte à faire tenir en peu d’image, mais au final on s’en est bien tirés !

l’histoire commence sur Samy qui ne se sent pas bien

Niveau méthode, on s’est répartis le boulot assez simplement : j’ai fait les illus et Olivier s’est chargé de la mise en couleur. Ça a permis à l’ouvrage d’avoir un style global cohérent, tout en nous apprenant à travailler ensemble. Après l’étape du découpage ensemble, j’ai fait un premier jet de toutes les planches au brouillon, puis on s’est retrouvés pour regarder tout ça. Tous ces petits allers-retours étaient gratifiants puisqu’on rebondissait beaucoup sur les idées de l’un ou de l’autre. Sur une prochaine collab on inversera probablement les rôles. En tout cas, c’était hyper satisfaisant de voir les crayonnés prendre vie sous son pinceau.

une maîtresse à croquer !

Le style est volontairement simple et enfantin, pour matcher avec les autres titres de la collection. Olivier a employé une gamme de couleur assez douces qu’il maîtrise à la perfection, et qui cadrent bien avec l’idée de la petite école. De mon côté j’ai dû faire face à quelques challenges. Tout d’abord, rester cohérent au niveau du design des personnages, pour qu’on ait l’illusion qu’ils appartiennent tous au même univers. Ensuite, varier les plans et les angles de vues, afin d’amener du dynamisme à une histoire dans laquelle les personnages sont généralement statiques (par exemple assis en classe, ou en train de discuter). Enfin, composer les images pour qu’elles se répondent d’une page à l’autre tout en laissant des zones libres pour le texte.

Pour conclure, ça a été une belle aventure, qui au delà de la satisfaction d’avoir un travail bientôt publié, a aussi un peu changé la manière dont je pense mes images, et au delà, dont je regarde les images faites par les confrères. Au fur et à mesure que j’évolue dans l’illustration, mon regard devient plus analytique : je cherche à comprendre ce qui guide tel ou tel choix d’angle de vue, de composition, je glane des idées de pose, découpage, etc… Hé, toi là bas, on ne copie pas !

Enfin, une fois le boulot fini, il a fallu passer par toute une série de petits recalages, ajouter des marges, des fonds perdus pour l’imprimeur, faire des petites corrections, etc. Tout ça fait partie du métier et c’est sympa de l’apprendre petit à petit !

Dès que le livre est dispo à la commande, je poste un lien sur le blog. D’ici là portez-vous bien, et à très vite pour de nouvelles illus !